L'Orchestra Nova de Poznan et les choristes sous la baguette de Jacques Pési ARCHIVES JDM

"Has-been" Camille Saint-Saëns, le maître de Gabriel Fauré, celui qui fut un jalon essentiel du renouveau conduisant à Debussy et Ravel ? Trop académique ?

Ce serait sans compter avec "le cygne", extrait du "Carnaval des animaux", véritable "tube" pour violoncelle et piano. Ce serait oublier son poème symphonique "La danse macabre", maintes et maintes fois plagié, dans les films, les jeux vidéos et même par Francis Blanche. Ce serait occulter le fait qu'il fut le premier grand musicien à écrire, en 1908, une musique pour un fil muet, "l'assassinat du Duc de Guise", que l'on découvre avec étonnement au détour d'un couloir du château de Blois. Enfant prodige, organiste fklamboyant, titulaire des orgues de l'église de La Madeleine à Paris, il excella dans tout ce qu'il composa avec une rare perfection, opéra, opéra-comique, cantate, symphonie, poème ymphonique, suite pour orchestre, improvisations pour orgue, sonates, scherzo, mélodies, messe de Requiem…C'est cette messe de Requiem, qui sera interprétée samedi 9 juin, dans les chais du château Lascombes, par 120 exécutants, les quarante musiciens de l'Orchestra Nova de Poznan et les choristes de l'Ensemble vocal Bordeaux-Médoc et de Chorales en Charente, sous la direction musicale de Jacques Pési, le brillant chef d'orchestre qui dirige des formations aux Etats Unis, en Ukraine, en Pologne.

Annette Ginestet, chef de choeur et présidente de Musique au coeur du Mdoc, relève encore une fois encore un beau défi, avec cette oeuvre qualifiée de "plus beau Requiel du monde", qui demande un nombre considérable d'exécutants et dont ce concert sera, nous dit on l'unique interprétation mondiale de l'année. Le programme comporte également des oeuvres de l'élève de Saint Saëns, Gabriel Fauré," Pelleas et Mélissande", "Pavane", ainsi que celles des compositeurs dont il aura éclairé le chemin, Claude Debussy, "Danses pour harpes", et Maurice Ravel, "Pavane".

Un moment fort, en compagnie de cet authentique Normand, qui disait que composer de la musique était pour lui "aussi naturel que pour un pommier de donner des pommes"…

Michèle Morlan-Tardat  Le Journal du Médoc