22 Nov 2010

Journal du Médoc
Michèle Morlan-Tardat le 26 novembre 2010
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Concert. Un vent nouveau a soufflé sur le concert organisé par Musique au Coeur du Médoc dans le cadre de Margaux Saveurs

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LA FOLLE SOIREE DE CANTENAC

Un jeu brillant, une sensibilité musicale a fleur de doigts, ces quatre-là, qui pincent ou frappent les cordes, ont démontré que leur inhabituelle association pouvait se révéler éblouissante. La raison évidente ? Le choix du répertoire interprété : la danse. Fougueuse ou romantique, douce et innocente ou chargée de sensualité. Et l’auditoire, réuni le 20 novembre dans la belle église baroque de Cantenac, alliant élégance et luxe, n’a pas boudé son plaisir. D’autant plus que toutes les oeuvres interprétées ou presque étaient connues.
Connues et trop souvent galvaudées. Alors quel bonheur de les réentendre sous les doigts d’artistes dont l’aisance n’a d’égale que la finesse. Douceur inégalable de la Berceuse de Fauré, subtile retenue de La vie brève de Manuel de Falla, dans lesquelles le duo de guitares Palissandre donne la mesure de sa profonde entente, qui n’est pas sans nous rappeler celle de Pascal Amoyal, piano et Emmanuelle Bertrand Violoncelle.
Danse slave de Dvorak, danses hongroises de Brahms, pour deux fougueux pianistes, France Desneulin et Guillaume Coppola, qui laissent libre cours à leur plaisir mais n’en conservent pas moins le sens des nuances. Le Boléro de Moszkowski les trouve espiègles et rieurs.

Mais lorsque le tango et son maître incontesté, Piazzolla, dont leur apparition, il suffit de fermer les yeux pour en ressentir, traduit par les deux guitares, la poésie, le feu, la violonce et la sensualité contenues, flammes dansantes de deux corps ployés. Le rythme syncopé frappé sur la caisse des guitares qui se répondent et s’entrelacent ajoute à l’illusion.

On atteindra des sommets avec l’arrangement pour deux guitares et piano à quatre mains – une première mondiale de Fernando Millet- du libertango, qui met en valeur la puissance évocatrice de cette “pensée triste qui se danse”. Le “bis” une milonga iconoclaste inspirée de la marche turque de Mozart, du même Fernando Millet, nous laisse pantois.

Musique au coeur du Médoc, si sage dans ses choix musicaux, a osé, et ce fut…savoureux.

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le Journal Sud-Ouest, samedi 20 novembre 2010
CLASSIQUE
Danses, Guitares et piano à quatre mains
Danses, guitares et un piano joué à quatre mains : la formule du concert organisé par Musique au Coeur du Médoc sera inhabituelle ce soit en l’église de Cantenac.
Les deux guitarristes bordelais, Vanessa Dartier et Yann Dufresne, alias le duo Palissandre, seront accompagnés par les pianistes France Desneulin, professeur au Conservatoire de Bordeaux et Guillaume Coppola. Ce concertite aux grands yeux bleus, premier prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire Supérieur de Paris, a brillé avec son disque consacré à Liszt. Le fil conducteur du programme est la danse avec les oeuvres de Fernando Sor, Johannes Brahms, Antonin Dvorak, Gabriel Fauré, Manuel de Falla, le polonais Moritz Moszkowski (1854-1925), Astor Piazzolla
Ce soir, église St Didier de Cantenac
www.musiqueaucoeurdumedoc.com
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Le Journal Sud-Ouest, jeudi 13 janvier 2011

Un Stradivarius dans le Médoc

Musique classique.
IMG Le violoniste américain David Park donne un récital au Château Branaire avec un violon Stradivarius de 1718 “L’Oiseau de feu”. Récit.
Un Stradivarius, ce n’est jamais qu’un instrument, c’est toujours une histoire. L’un des violons du grand facteur Antonio Stradivari (1644-1747), le “Firebird” (l’oiseau de feu) de 1718 vibera dimanche au Château Branaire (Beychevelle) dans les mains de David Park. Le violoniste américain d’origine coréenne et violon solo à l’Orchestre Symphonique de l’Utah (USA) est l’invité de Musique au Coeur du Médoc.
Avec un tel instrument, son récital d’oeuvres de Brahms, Mozart, Ravel, Kreisler et Sarasate sera particulièrement intéressant. “Oiseau de feu” : le surnom du violon ne fait pas référence à Stravinsky mais à son vernis très brillant aux tons rouges et orangés qui évoquent des flammes et les ailes d’un oiseau.
Un instrument muthique.
Cette référence au vernis n’est pas anodine : il se pourrait, disent les chercheurs, que le vernis utilisé par Stradivari soit à l’origine de la sonorité exceptionnelle de ses instruments.
David Park s’est vu confier ce violon par Peter Prier, luthier et grand collectionneur de Salt Lake City aux Etats-Unis. Son précédent propriétaire, le violoniste et chef d’orchestre italien Salvarore Accardo a fait 52 enregistrements sur ce violon mythique. Fabriqué en 1718, dans les plus belles années de la maison Stradivarius, “l’Oiseau de feu” aura longtemps été connu sous le nom de “Saint-Exupéry”. Il aurait en effet appartenu à la famille de l’auteur du Petit Prince.
“L”oiseau de feu” et David Park seront accompagnés par Françoise Larrat, professeur au Conservatoire de Bordeaux et pianiste à l’ONBA.
Séverine Garnier
 
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Concert du 16 janvier 2011 – David Park et Françoise Larrat au château Branaire-Ducru.janvier 020janvier 018
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 Le “Firebird”  célèbre Stradivarius de 1718
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Journal du Médoc – 21 janvier 2011
Michèle MORLAN-TARDAT
Concert . Entre flamme et émotion, le violon solo de l’orchestre symphonique de l’Utah a communié avec son public lors du concert organisé par MACM au château Branaire-Ducru.

David Park, un oiseau rare

Il y IMG 2a le compositeur, il y a l’instrument et il y a l’interprète. En règle générale, la fusion s’arrête là. Le public assiste, de l’extérieur, à la “conversation”. Mais dès qu’il fut sur l’estrade de la salle de concert du château Branaire-Ducru, David Park, elfe bondissant et volubile, changea la donne, en associant l’auditoire à ce moment unique qui le trouvait “si heureux de partager la musique avec des mélomanes en un teritoire qu’il rêvait depuis longtemps de découvrir”.
Le La était donné, si l’on ose dire, et la conversation se poursuivit tout au long du concert. Un concert qui le vit, tour à tour, virtuose, inspiré, brillant, pénétré, ému jusqu’aux larmes… Scherzo de Brahms, adagio de Mozart, tout en finesse, Ravel, l’un des plus grands pour David, à deux reprises, et notamment sa redoutable sonate en sol majeur, regroupant sous des couleurs reconnaissables entre toutes les techniques les plus acrobatiques, Kreisler si dansant, et la diabolique Carmen Fantasy de Sarasate, véritable challenge pour le violoniste, qui avoue qu’il va tenter la prouesse de hisser son interpréttion au niveau d’un “grand cru”.
Remarquablement soutenu par le piano de Françoise Larrat, qui collabore avec les chefs des Opéras de Bordeaux et de Paris, David Park a donné le meilleur de lui-même et dévoilé l’âme de son violon, oiseau de feu, oiseau rare. Offrant en bis ce qu’il considère comme la plus jolie pièce jamais écrite, la “Méditation de Thaïs” de Massenet, il a laissé paraître une émotion qui force le respect.
 
Si pour David Park, se produire en Médoc est “un rêve qui se réalise”, pour l’auditoire transporté grâce à Musique au coeur du Médoc sur les ailes de l’indicible et pris à témoin devant l’évidence sensibilité d’un artiste, le choc fut prodigieux.
A l’issue de son séjour en Médoc, David Park devait être intronisé dans la confrérie du Bontemps, de Médoc et des Gravces, Sauternes et Barsac.
 
 

Article paru dans The Salt Lake City Tribune

par Kathy Stephenson le 8 février 2011 sur la visite de David Park dans le Médoc

http://www.sltrib.com/sltrib/home/51122038-76/park-chateau-france-utah.html.csp
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Musique au Coeur du Médoc