Sous un soleil radieux, dans une ambiance empreinte d’une grande sérénité et une atmosphère de répétitions studieuses et de vocalises mélodieuses, MUSIQUE AU COEUR DU MEDOC a accueilli pendant trois jours de ‘grands’ jeunes talents très prometteurs et un jury de renommée internationale, en dépit des grèves de train et des annulations d’avion! Ont du être excusés avec énormément de regret, bien entendu, Michel Plasson qu’il n’est pas nécessaire de présenter, le pianiste américain Dalton Baldwin, l’anglais Mark Eynon de Covent Garden et l’italien Girolamo Salerno, président de l’Académie Musicale de Palerme. Mais les membres du jury qui avaient réussi à venir jusqu’à nous nous ont comblés! Quel honneur de recevoir la célèbre cantatrice hongroise, Sylvia Saas; le metteur en scène comédien et chanteur nantais Thierry Pillon; le très charismatique Henri Maier, personnalité musicale de l’année 2000 et ancien directeur de l’Opéra de Leipzig; le critique musical du Monde la Musique, Radio Classique et maintenant Musikzen, François Lafon; sans oublier, Bernard Lummeaux, directeur de la diffusion artistique à la mairie de Bordeaux et chargé de la culture à celle d’Arcachon. Une palette de talents mise à la disposition de jeunes chanteurs, tous plein d’espoir et d’ambition!

Ce concours, qui en est à sa troisième édition, a été créé par Elizabeth Vidal et André Cognet, tous deux chanteurs d’opéra mondialement connus. Elizabeth Vidal, l’une des plus hautes voix du monde’ a été nommée meilleure soprane colorature en Italie en 2000, et a chanté dans les plus grands rôles du répertoire lyrique, tels que la Reine de la Nuit de la Flûte Enchantée de Mozart ou Gilda dans Rigoletto de Verdi. André Cognet, de son côté, a été le plus jeune baryton engagé par Bernard Lefort à l’Ecole de Chant de Paris et depuis a fait aussi une magnifique carrière internationale. Tous deux ont créé ‘Opéraction’, qui a pour mission la formation et le suivi de carrière de jeunes chanteurs internationaux ainsi que la démocratisation de l’opéra, notamment dans les milieux défavorisés (www.operaction.fr). Depuis trois ans donc, le Concours International des Jeunes Stars Lyriques de Musique au Coeur du Médoc s’inscrit parfaitement dans cette ligne d’engagement et tous deux, en plus d’être membres du jury, consacrent patiemment beaucoup de leur temps précieux à conseiller, ‘coacher’ les candidats, en les épreuves, donnant ainsi à cette compétion un esprit unique et une couleur plus humaine!

La gagnante du premier prix (3000 euros) de l’édition 2010 fut une bordelaise, Romie Estevez, qui nous a tous époustouflés. Le prix du public (1500 euros) a été remporté par Anne Derouard. Aucun des candidats n’est reparti sans prix car tous étaient formidables.

Témoignage de la bonne entente régnant entre les propriétés margalaises de Cantenac, trois châteaux s’étaient impliqués dans l’organisation de cet évènement exceptionnel. La palme et nos plus vifs remerciements reviennent toutefois à Nathalie Schÿler qui avait ouvert les portes de son orangerie et de son château pour accueillir chaleureusement les candidats, les membres du jury et ceux de l’assiociation Musique au Coeur du Médoc. Grâce à une organisation impeccable, Château Kirwan a été réellement le théâtre de moments d’émotion très forts et de formidables instants de plaisir musical. Château Brane-Cantenac et Château Prieuré Lichine se sont partagés les dîners des juges et de la presse …

Le plus beau compliment et les encouragements les plus chaleureux nous sont venus de François Lafon qui nous écrit:

“…je suis intarissable sur les charmes du Médoc et sur l’accueil formidable que j’y ai reçu. J’ai été conquis, en particulier, par l’esprit qui régnait parmi vous.

Je sais qu’il est difficile de définir une ligne artistique dans des lieux qui peuvent en accueillir beaucoup, et qu’un concours de chant, fût-il de grande qualité, est moins immédiatement prestigieux qu’une soirée de gala. Mais des soirées de gala, il y en a partout (les festivals d’été ne sont faits que de cela), et l’on trouvera toujours des lieux plus adaptés, des structures plus performantes pour les organiser, alors qu’une initiative comme ce concours est beaucoup plus originale, et à long terme, “payante”.

J’ai vu un certain nombre de concours, de chant, de piano et même de composition, qui, au fond, se ressemblaient tous,et dont la caractéristique la plus commune était de se pousser du col, et de devenir rapidement de glaciales machines à décerner les diplômes.

Celui-ci, par son caractère à la fois sérieux et ludique, est, à ma connaissance, unique en son genre. Il y règne une atmosphère particulière, qui est précieuse, et, probablement, tient en partie à la magie des lieux. Cette année, le nuage de cendres et la grève des trains l’ont mis en péril, et pourtant il a débouché sur une réussite. Avec une communication bien orchestrée, il peut devenir “incontournable”.

Voilà. En attendant, je ne peux que vous répéter que j’ai passé, grâce à vous tous, trois jours aussi délicieux qu’enrichissants”.